«Votre engagement est un signe de courage et d’humanité: vous œuvrez pour celles et ceux qui ont le plus besoin de notre aide. Vos actions ne changent peut-être pas le monde dans son ensemble, mais elles changent le monde des personnes que vous aidez, et cela mérite grand respect!», a déclaré la présidente de la Confédération, Viola Amherd, aux deux classes réunies jeudi dans la capitale fédérale. Pour cette édition, 25 enfants de Gampel (VS) et 22 de Kriens (LU) avaient fait le déplacement. Âgés de 9 à 12 ans, ces élèves ont vendu ou vendront des insignes de SWISSAID afin de récolter des fonds visant à soutenir des projets de coopération au développement dans des pays du Sud. Une partie des recettes est destinée à leur caisse de classe.
Devant la présidente de la Confédération, les élèves de Gampel ont interprété une chanson et un poème sur le thème du bonheur, puis ont saisi l’occasion d’en apprendre davantage sur son quotidien et son travail: «A quel point est-il difficile de toujours faire les bons choix?» Réponse de Viola Amherd: «En tant que présidente, je ne suis pas seule à décider. Les décisions sont discutées en commun au sein du Conseil fédéral. C’est fondamentalement un super système. Nous pouvons examiner ensemble les avantages ainsi que les inconvénients et parvenir à une bonne décision. Le Parlement a aussi son mot à dire. Et la population peut donner son avis.»
Autre question: «Vous devez être protégée. Cela fait quoi d’avoir peur et comment gérez-vous cette situation?». «Jusqu’ici, je n’ai jamais eu peur», a-t-elle répondu. «C’est une chance que les conseillères fédérales et les conseillers fédéraux puissent se déplacer en privé sans être accompagné-e-s d’agents de sécurité. Je me souviens néanmoins d’une fois où je n’ai pas été très à l’aise: un coureur m’a interpellée tard le soir en rentrant chez moi. Il m’a dit «vous faites un super boulot, mais je vote tout de même non aux avions de combat»».
Rôle de l’armée
Les enfants de Kriens ont, pour leur part, présenté leur quotidien et leur région avant de poser leurs questions. Parmi celles-ci: «Que feriez-vous de l’argent si l’armée était supprimée?».
«Une grande partie de l’argent devrait aller à la prévoyance vieillesse afin de faire face aux importants déficits», a estimé celle qui dirige le Département fédéral de la défense. Et d’ajouter qu’en cas d’intempéries comme en Valais cet été, il faudrait que les tâches actuellement effectuées par l’armée, comme la recherche de personnes disparues ou le nettoyage, soient assumées par d’autres. «Quels sont vos projets en tant que conseillère fédérale?», a interrogé un autre enfant. «Je vais essayer de rendre l’armée plus attrayante, notamment pour que davantage de femmes s’y engagent. Nous travaillons aussi en faveur de la jeunesse et du sport et avons décidé de doter ces secteurs de moyens plus importants», a-t-elle complété.
Également sur place, Fabian Molina, président de SWISSAID, a remercié les enfants pour leur précieux engagement: «Des classes qui agissent de manière très concrète contre la faim et la pauvreté dans le Sud global, c’est un témoignage réel de solidarité. Cela montre que personne n’est trop petit ou trop faible pour s’engager en faveur d’un monde plus juste.»
Longue tradition
Depuis 1948, des écolières et écoliers participent en Suisse à la vente d’insignes de SWISSAID. Cette année, 290 classes ont récolté près de 280’000 francs en vendant des savons fabriqués à la main en Thaïlande et produits de manière équitable.