En raison de la crise politique qui sévit au Niger depuis le coup d’État, une grande partie de la population ne parvient plus à se procurer des produits de première nécessité. Les prix des denrées alimentaires ont explosé. « Le prix du sac de riz est passé de 10’500 à 15’000 CFA. A certains endroits, il est même vendu 16’000 CFA, soit une augmentation de près de 60% », explique Mahamane Rabilou Abdou, responsable du bureau de coordination de SWISSAID au Niger. Et d’ajouter que les coupures d’électricité sont plus fréquentes, y compris dans les centres de santé, et que les sanctions réduisent la disponibilité de certains médicaments.
Ces difficultés viennent compliquer le quotidien déjà précaire de la population : les sécheresses et les inondations liées au changement climatique provoquent chaque année des crises alimentaires.
Colis alimentaires pour 17’500 personnes
L’insécurité alimentaire croissante a incité SWISSAID à étendre l’aide d’urgence initialement prévue. Dans un premier temps, un soutien à 1000 familles était planifié. Désormais, le projet s’adresse à 2500 familles, soit environ 17’500 personnes, dans les régions de Dosso et Tillabéry. Les colis alimentaires se composent de 50 kg de riz ou de mil, 25 kg de haricots, 5 litres d’huile, du sel et deux sacs de compléments alimentaires pour bébés. Des semences et l’utilisation de méthodes agroécologiques doivent en outre permettre d’assurer la future récolte.
Fondation pour la coopération au développement, SWISSAID intervient au Niger depuis 1974. Elle y soutient les familles paysannes, contribue à améliorer l’accès à l’eau et le renforcement des droits des femmes. Son équipe au Niger est composée de personnel local, ce qui lui permet de connaître au mieux la réalité du terrain et d’adapter rapidement son aide à la situation.
« Partenaire importante et de longue date, SWISSAID restera dans le pays et soutiendra les personnes en détresse chaque fois que cela sera possible », poursuit Peter Aeberhard, responsable du programme Niger chez SWISSAID. De nombreuses ONG envisagent de mettre fin à leurs projets sous la pression des bailleurs de fonds.