Le message sur la politique agricole 2022+ manque de propositions concrètes de solutions quant à la manière dont l’agriculture peut contribuer à minimiser le réchauffement climatique et à la manière dont elle devrait elle-même, en tant que secteur concerné, relever les défis. En effet, dans le cas où ils sont correctement gérés, les sols agricoles offrent la possibilité de stocker de grandes quantités de carbone sous forme d’humus et font ainsi partie de la solution.
Émissions nettes zéro également pour l’agriculture
Dans sa réponse à la consultation relative à la PA22+, l’Alliance Climatique Suisse a déjà exigé une avancée courageuse de la politique agricole suisse. Le Conseil fédéral n’a toutefois pas franchi cette étape dans le présent message – ce qui est d’ailleurs étonnant étant donné qu’il s’est fixé pour objectif une Suisse climatiquement neutre d’ici 2050. Le principe des émissions nettes zéro s’applique également à l’agriculture. Cela ne peut être réalisé avec la mosaïque de mesures bien intentionnées proposée. «Il est urgent de repenser notre agriculture – non seulement en réglant quelques petites vis, mais en fixant un nouveau cap», demande Christian Lüthi, directeur de l’Alliance Climatique. Il s’agit notamment d’adapter le cheptel à la base de matière fourragère disponible en Suisse.
Promotion cohérente des systèmes respectueux du climat
«Ce dont nous avons besoin, c’est d’un véritable système agricole circulaire qui englobe à la fois les questions de fourrage et d’énergie», explique Franziska Schwab de l’Association des petits paysans. L’Alliance Climatique appelle à abandonner l’agriculture intensive basée sur l’élevage au profit d’une agriculture écologique basée sur les plantes, avec des cycles de nutriments locaux. Une taxe climatique prélevée sur tous les produits au prorata des émissions de gaz à effet de serre causées contribuera à accélérer la réorientation générale. Cela s’applique aussi bien aux produits nationaux qu’aux produits importés. Cela devrait s’accompagner de l’élimination des incitations mal placées telles que la promotion de l’élevage non lié à la surface. «Il est également totalement incompréhensible que la Confédération continue à promouvoir la consommation de viande par des mesures de promotion des ventes», critique Eva Wyss du WWF. «Maintenant, c’est au Parlement d’élaborer des propositions qui permettront la nécessaire réorientation de l’agriculture avec nos agricultrices et agriculteurs», exige Georg Klingler de Greenpeace.
Complément d’information
- Christian Lüthi, directeur de l’Alliance Climatique, 076 580 44 99
- Eva Wyss, experte en agriculture, WWF Suisse, 079 352 09 47
- Franziska Schwab, Association des petits paysans, 031 312 64 00
- Georg Klingler, chef de projet Climat, Greenpeace Suisse, 079 785 07 38