Plus de 30 000 personnes s’engagent, par leur signature, contre l’introduction par la petite porte des produits issus du génie génétique. Si les organismes modifiés par les nouvelles techniques de génie génétique ne sont pas tous considérés juridiquement comme modifiés génétiquement, ils finiront dans nos assiettes – sans déclaration, ni évaluation préalable des risques. Dans sa récente décision, prise fin juillet, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a bien compris cette problématique et s’est prononcée dans la même ligne que la pétition. Tout organisme modifié par une des nouvelles techniques de génie génétique, y compris par mutagénèse, est considéré comme OGM.  Les initiateurs de la pétition exigent, au nom de toutes les organisations membres de l’ASAG et de la SAG, que la Suisse emboîte le pas à la CJUE. Il n’y a aucune raison valable que la loi actuelle sur le génie génétique ne s’applique pas à toutes les nouvelles techniques de génie génétique, également en Suisse.

Informer en adoptant une position prudente et clairvoyante
La pétition ne cherche pas seulement à exercer une pression politique, mais aussi à sensibiliser et informer le public sur ces questions. Ce travail est nécessaire. En effet, rares ont été les articles de fond sur la décision de la CJUE dans la presse généraliste romande. La presse scientifique et économique a souvent contesté cette décision, pourtant logique, comme n’étant pas basée sur des faits scientifiques. Isabelle Chevalley, présidente de l’ASAG, s’oppose fermement à toute discréditation de la CJUE: «Cette décision est prudente et clairvoyante. Les nouvelles techniques de génie génétique engendrent des manipulations non naturelles du génome. Nous demandons au Conseil fédéral de se baser sur l’arrêt de la Cour de justice européenne et de soumettre les nouvelles méthodes de modifications génétiques à la loi sur le génie génétique. Il en va de notre sécurité alimentaire et de la transparence pour les consommateurs!».

Des plantes adaptées au site plutôt qu’issues du laboratoire
Pour rappel,  la pétition n’exige pas une interdiction mais une approche responsable de ces nouvelles techniques. Les sélectionneurs qui veulent continuer à s’appuyer sur le génie génétique peuvent le faire. Mais, au lieu d’une fuite en avant vers plus de génie génétique, la discussion autour des nouveaux OGM devrait inclure les alternatives existantes qui sont développées en Suisse. Pour Regina Fuhrer, présidente de l’Association des petits paysans, c’est clair: «L’agriculture industrielle fait fausse route avec l’usage des plantes génétiquement modifiées. Au lieu d’une agriculture basée sur les plantes cultivées en laboratoire, il faut une agriculture rurale diversifiée, avec des plantes adaptées au site, cultivées en interaction avec l’environnement – combinées à des méthodes de culture douces».

Complément d’information

  • Isabelle Chevalley, Présidente de l’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique, 079 627 92 30
  • Luigi d’Andrea, Secrétaire exécutif de l’Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique, 077 400 70 43