Fin 2023, projet terminé, aide encore nécessaire
Le projet d’urgence 2023 s’est terminé avec succès. Une évaluation de fin de projet a attesté de la bonne conduite de l’aide d’urgence, et les objectifs ont été atteints.
La population, face à une forte insécurité alimentaire avant le début du projet (la majeure partie des ménages n’arrivait pas à couvrir les trois repas quotidiens), s’est vue offrir des mois supplémentaires de vivres grâce aux colis alimentaires distribués. Ils ont pu survivre jusqu’à la prochaine récolte.
En outre, l’organisation de deux foires à Kouré et à Matankari a permis aux bénéficiaires d’acquérir des semences et divers matériels agricoles de leurs choix, créant ainsi des conditions favorables pour une meilleure productivité de leurs exploitations et une prochaine récolte abondante.
Il faut aussi noter que, lors des deux foires organisées, des séances de renforcement de capacités techniques des participant-e-s ont été conduites sur différentes thématiques d’intérêt à savoir: la production agricole, l’agroécologie, le genre, la gestion des conflits agriculteurs/éleveurs, la souveraineté alimentaire, des démonstrations sur le greffage de plantes et la production de biopesticides et biofertilisants.
Une note contrastée néanmoins, puisqu’en fin d’année 2023, les conditions climatiques mirent à nouveau la population à rudes épreuves. Les fortes chaleurs suivies de pluies abondantes faisaient craindre le pire à la population rurale de certaines communes. De nombreuses récoltes sensées apporter aux habitant-e-s de la nourriture jusqu’en avril ont été détruites. À cette détresse se sont ajoutées les sanctions internationales et l’inflation.
Ainsi, en février 2024, SWISSAID Niger a à nouveau lancé une aide d’urgence dans les communes les plus touchées par cette nouvelle crise. Des dons sont encore indispensables pour aider ces populations, premières victimes du changement climatique.
Voix du terrain
Aujourd’hui, notre responsable du bureau de coordination au Niger, Mahamane Rabilou Abdou, nous parle de la situation actuelle dans le pays ainsi que de l’avancement de l’aide d’urgence.
«Notre projet d’aide d’urgence suit son cours et nous espérons pouvoir lancer la dernière distribution dans la commune de Kouré ce week-end. L’aide reste indispensable: les Nigériennes et Nigériens continuent de souffrir fortement des conséquences des sanctions; les denrées alimentaires sont devenues trop chères pour de nombreuses personnes. Dans quelques semaines, les agricultrices et agriculteurs espèrent pouvoir commencer les récoltes. Malheureusement, elles ne devraient durer que quatre à cinq mois: les sols sont trop pauvres, il n’a pas suffisamment plu. Alors que d’autres régions du Niger sont inondées, les habitants de nos régions de projet attendent souvent en vain la pluie.
Il est donc d’autant plus important que les prochaines récoltes, en février et mars, soient fructueuses. Ainsi, nous aidons dès aujourd’hui les personnes touchées à acheter des semences résistantes qu’elles pourront semer à partir d’octobre. En raison des sanctions actuelles, les semences de tomate, de moringa, de pomme de terre et d’autres variétés encore ne sont plus disponibles sur les marchés locaux. Pour remédier à cette situation, nous travaillons d’arrache-pied à la mise en place d’une foire aux semences.»
Découvrez également les témoignages de trois personnes qui ont reçu des colis alimentaires.
Zeinabou Karimou, 30 ans, mère de cinq enfants, Youlwa
«Je suis heureuse et très reconnaissante pour les dons, car ils nous ont beaucoup aidés pendant la période de famine. Mes enfants ont à nouveau de quoi manger.»
Kaïrou Moumouni, 40 ans, père de cinq enfants, Youlwa
«Les dons alimentaires changent nos vies. Nous sommes très contents et vivement reconnaissants! Je remercie infiniment toutes les personnes qui nous ont donné de la nourriture. Celle-ci nous est parvenue au moment où nous en avions le plus besoin.»
Barkat Harouna, 35 ans, mère de sept enfants, Komokoukou
«Je remercie toutes les personnes qui nous ont aidés: vous avez changé notre vie ! Les dons nous sont parvenus au moment même où acheter de la nourriture devenait trop cher et où nous n’avions plus de réserves. Grâce aux colis alimentaires, nous avons reçu l’essentiel pour pouvoir survivre.»
Faites don de colis alimentaires
Depuis le lancement de l’aide d’urgence au Niger début août, nous avons pu récolter plus de 10’000 francs suisses uniquement en ligne. Cela nous permet déjà de fournir des colis alimentaires à de nombreuses familles. Merci infiniment!
Comme nous l’avons appris ces derniers jours de Mahamane Rabilou Abdou, responsable du bureau de SWISSAID au Niger, les mesures d’aide avancent bien. Mais la situation des Nigériennes et des Nigériens est de plus en plus précaire.
Venez en aide à la population du Niger. Nous voulons récolter 10’000 francs supplémentaires d’ici le 9 septembre. Le calcul est simple : plus nous collectons d’argent, plus nous pouvons aider de personnes sur place.
SWISSAID double son aide d’urgence au Niger
Les sanctions de nombreux Etats affectent en premier lieu les personnes les plus vulnérables au Niger, l’un des pays les plus pauvres au monde. La situation difficile perdure et dans ce contexte, SWISSAID augmente son aide d’urgence. Le soutien initial était prévu pour 1000 familles. Désormais, le projet d’aide d’urgence permettra de venir en aide à 2’500 familles, soit environ 17’500 personnes.
En raison des sanctions, les prix des denrées alimentaires continuent d’exploser. «Le prix d’un sac de riz est passé de 10’500 à 15’000, voire 16’000 CFA. Cela représente une hausse de 60%», explique le responsable du bureau de coordination de SWISSAID au Niger, Mahamane Rabilou Abdou. A cela s’ajoutent les coupures d’électricité qui n’épargnent pas les centres de santé. Certains médicaments ne sont plus disponibles.
SWISSAID, partenaire important et de longue date, restera dans le pays et soutiendra autant que possible la population en détresse.
Une situation initiale difficile
Selon les estimations de l’ONU, au Niger, une personne sur dix souffre de la faim. Et la situation ne va pas en s’améliorant. Ces derniers mois, les sols de nombreuses régions n’ont pas reçu une seule goutte de pluie. Les habitant-e-s voient leurs cultures périr. A cette sécheresse s’ajoute le récent coup d’État qui complique encore l’accès de la population aux biens de première nécessité. Personne ne sait comment la situation va évoluer dans les semaines à venir.
«Certaines ONGs envisagent le pire, à savoir interrompre leurs projets sous la pression de bailleurs de fonds. Pourtant, le pays a plus que jamais besoin de ces soutiens qui protègent la population des conséquences de la terreur et de la faim», raconte le responsable du bureau de coordination de SWISSAID au Niger, Mahamane Rabilou Abdou.
Crise alimentaire au Niger
Lancement de l'aide d'urgence
Depuis de nombreuses années, SWISSAID aide la population rurale à surmonter les crises alimentaires, notamment en encourageant les paysan-ne-s à pratiquer une agriculture durable adaptée au climat, et en renforçant leurs droits.
Bien ancré localement, SWISSAID est l’une des rares organisations à pouvoir actuellement venir en aide à la population. Le personnel de notre bureau de coordination au Niger reste sur place et adapte son aide à la situation qui évolue chaque jour. «En tant qu’organisation déjà présente sur le terrain et dont l’objectif principal est la sécurité alimentaire, nous nous faisons le devoir de rester et soutenir les personnes dans le besoin», a déclaré Mahamane Rabilou Abdou.
Notre présence dans cette crise est d’une valeur inestimable pour la population. Elle permet de s’assurer que l’aide parvient directement aux personnes les plus démunies qui sont particulièrement vulnérables à cette crise gouvernementale et au gel des fonds d’aide.
Sécheresses, inondations et famine
Le coup d’État militaire survient au pire moment pour la population. Après des événements climatiques catastrophiques en 2022, la population est cette année encore frappée par la sécheresse. Plus de trois millions de personnes sont gravement touchées par la malnutrition et la sous-alimentation.
«Les paysan-ne-s craignent de perdre leurs récoltes comme l’année dernière. La sécheresse prolongée durant la deuxième quinzaine du mois de juillet laisse effectivement pressentir un scénario identique», explique Mahamane Rabilou Abdou avec inquiétude.
Nothilfe: Lebensmittelpakete, Saatgut, Agrarökologie
Mariama Bagué, 47 ans, paysanne et mère de cinq enfants, raconte: «Nos enfants sont tombés malades et ils se sont beaucoup amaigris. Ce n’est qu’avec l’aide d’urgence de SWISSAID que nous avons pu survivre.»
Aide d'urgence: colis alimentaires, semences, agroécologie
La peur grandit de jour en jour. Notre travail sur place est plus important que jamais. Notre projet d’urgence prévoit, dans un premier temps, d’assurer la survie des personnes les plus vulnérables en distribuant des colis alimentaires. Ensuite, nous approvisionnerons les paysan-ne-s en semences à croissance rapide adaptées aux conditions climatiques difficiles afin de limiter les dégâts dus aux pertes de récoltes. A long terme, nous formerons les paysan-ne-s aux méthodes agroécologiques afin d’améliorer leur résilience face au climat.
Notre aide d’urgence nous permet de soutenir les personnes qui se retrouvent en situation de détresse.
