Journaliste radio, directeur de la radio suisse DRS (1979-1999), acteur et sportif de haut niveau, Andreas Blum, décédé à l’âge de 85 ans, était aussi un homme qui s’est battu toute sa vie pour les plus démunis. Tout au long de sa carrière, il s’est engagé auprès de différentes œuvres d’entraide, notamment SWISSAID, dont il a été président de 1985 à 1990.
Mais c’est avant tout en tant que politicien qu’Andreas Blum s’est engagé en faveur de la coopération au développement. L’ancien député PS au Grand Conseil du canton de Berne et conseiller national était convaincu que la solidarité avec les pays du sud devait avoir plus de poids que la rentabilité et les intérêts de la politique économique extérieure.
Critiques sévères
Ainsi, lors du congrès suisse du PS de 1979, il a sévèrement critiqué la politique étrangère et la politique économique extérieure de la Suisse:
«Ce que nous occultons systématiquement, c’est le fait que nous vivons en bonne partie aux dépens des autres. Cela se manifeste de la manière la plus flagrante dans le domaine de nos relations avec les 287 pays du tiers monde: ce que nous donnons avec la droite (c’est peu), nous le récupérons plusieurs fois avec la gauche. Un quart des exportations suisses est destiné aux pays en développement. En revanche, l’aide au développement proprement dite est globalement inférieure au produit des intérêts des capitaux suisses investis dans le tiers-monde.»
Andreas Blum a plaidé pour une coopération au développement qui se concentre systématiquement sur les besoins des plus démunis. Il a notamment demandé l’annulation de la dette, l’interdiction des exportations d’armes et le soutien d’une politique environnementale.
«Ce qu’on nous demande, c’est de la solidarité (…) de la solidarité en comprenant la coresponsabilité de chacun sur l’état du monde – en tant que défavorisés ou privilégiés, en tant que souffrants ou bénéficiaires. »
Sous la présidence de Blum, SWISSAID a rendu sa coopération au développement plus politique. La fondation s’est fixé pour objectif, outre ses projets dans le Sud, d’informer sur les causes du mal-développement et du sous-développement et de s’engager au niveau politique en Suisse pour un développement plus équitable. De nouvelles priorités thématiques sont apparues: la promotion des femmes, l’agriculture durable, la préservation de l’environnement et la thématique de l’eau.
SWISSAID a pu compter jusqu’au bout sur le soutien d’Andreas Blum. La Fondation présente ses sincères condoléances à la famille et aux proches d’Andreas Blum.